Le Musée Guimet, temple des Arts asiatiques en France propose un somptueux voyage dans l'art et l'Histoire du Japon. Une exposition consacrée à l’artiste Hiroshige et à son distingué travail d’estampe.
Le Japon a toujours fasciné. Des néons de Shibuya aux neiges du Mont Fuji, en passant par les eaux turquoises d'Okinawa, ses paysages sont dignes des plus belles cartes postales. Mais le Japon, c'est aussi un vaste Histoire, bien souvent méconnu. Si l'imagaire collectif s'attarde sur les samuraïs, en grande partie grâce aux films hollywoodiens tels que "Le Dernier Samouraï" sorti en 2003, l'histoire et la culture nippone est bien plus vaste que cela.
Le Japon, c'est aussi un art rafraîchissant et plein de surprises. C'est ce que propose l’exposition « Horishige et l’éventail, voyage dans le Japon du 19e siècle » en ce moment au Musée Guimet.
Le musée national des arts asiatiques nous présente une nouvelle exposition à mi-chemin entre le voyage et l’histoire. Une découverte unique autour d'un ensemble d’estampes d’Utagawa Hiroshige (1797-1858) destinées à orner des éventails. Réalisées entre les années 1830 et 1850, elles comptent parmi les plus élaborées de l’œuvre de l’artiste, l’un des grands imagiers du Japon de l’époque d’Edo.
Utagawa Hiroshige (歌川広重 ) né en 1797 et mort en 1858, et dont le nom de naissance est Hiroshige Ando, est un dessinateur, graveur et peintre les plus célèbres de l'époque Edo (1603-1868). Il se distingue par ses impressionnantes séries d'estampes sur le mont Fuji et sur Edo (actuel Tōkyō), dessinant de façon évocatrice les paysages et l'atmosphère de la ville, en reprenant les instants de la vie quotidienne de la ville avant sa transformation à l'ère Meiji (1868-1912). Il est considéré comme l’un des maîtres de l’époque Edo , dont les gravures de paysages ont joué un rôle majeur dans l’essor du « japonisme » en Europe et en Occident. Entre 1818 et 1858, il crée "une œuvre constituée de plus de 5 400 estampes".
L'éventail, un art à part
À l’époque Edo, les classes moyennes ou aisées en achetaient sans attention particulière, pour la beauté de l'objet ou pour sa nécessité dans leur quotidien. Comme l'on peut acheter aujourd'hui des petits objets et autres babioles. Accessoire saisonnier, l’éventail en bambou (uchiwa) se popularisa au Japon à cette époque. D’abord vendus pendant l’été par des colporteurs ou dans des échoppes, les éventails d’Edo furent proposés à partir de la fin du XVIIIe siècle à la devanture des marchands d’estampes et de livres illustrés, "lorsqu’ils commencèrent à être signés par des artistes célèbres".
Ces feuilles d’éventails révèlent l’inventivité graphique et la diversité du travail des maîtres nippons. Parmi leurs thèmes de prédilection, on peut retrouver par exemple la ville d’Edo, ainsi que des paysages de provinces japonaises, des compositions de fleurs, des portraits féminins ou encore des scènes littéraires.
Pour les amateurs de la cultures japonaise ou pour les amateurs, le rendez-vous à ne pas manquer en ce moment est bien l'exposition « Horishige et l’éventail, voyage dans le Japon du 19e siècle ». Un somptueux et rafraîchissant voyage au pays du soleil levant. Jusqu’au 29 mai au Musée Guimet dans le 16e arrondissement de Paris.
Raphael Raffray.