PATINAGE, Nous n'avons rien nous avons tout, par la Cie Théâtre des Deux Saisons, en représentation le vendredi 14 avril au Théâtre de Corbeil-Essonnes. Le texte est signé Damien Dutrait, mise en scène de Nelson-Rafaell Madel, musique de Yiannis Plastiras. Patinage met en scène à la fois ceux qui passent à la télévision et ceux qui la regardent.
Une mère ne se lève plus de son canapé. Elle boit, fume et se laisse étourdir par la télé. Ce soir, les programmes de patinage artistique ont été remplacés par des allocutions à répétitions du président Michel, et par des reportages sur le groupuscule des « Encagoulés » qui se révoltent. La mère ne se lève plus. Elle n’a sans doute plus la force d’affronter ce monde, elle le refuse. Son mari l’a quittée. Son fils n’est pas revenu. Sa fille lui rend visite tous les jours. Mais elles ne se parlent plus.
Soudain, dans une sorte de « Carnaval », Le Président puis des Encagoulés, surgissent dans le salon de la mère. Après leur passage, absurde et bouleversant, peut-être que la mère se lèvera, parlera à sa fille, acceptera la disparition de son fils.
INTENTIONS
Certes il y a dans Patinage, un groupuscule nommé « Les Encagoulés » qui se révolte et casse des vitrines de magasins de chaussures.
Certes, il y a un Président de la république nommé Michel qui doit s’exprimer lors d’une allocution exceptionnelle.
Certes il y a un journaliste au plus près de l’information la plus croustillante. Des figures que nous côtoyons au quotidien, à travers les journaux, les réseaux sociaux, dans la rue, à la télévision. Les gilets jaunes ont succédé à Nuit debout ; les allocutions présidentielles au moment des attentats précédaient celles durant le coronavirus.
Et puis, il y a les autres, celles et ceux qui ne sont ni journaliste, ni « encagoulés », ni président, et qui vivent, qui regardent, qui commentent, qui tentent de prendre position, ou juste de comprendre.
Dans Patinage, une cellule familiale - mère, père, fille, fils - disloquée. Le père s’est enfui. La fille s’occupe de sa mère tout en essayant elle-même d’exister. Le fils erre dans la ville ou dans la mort. Et la mère, comme une naufragée, ne quitte plus son canapé et sombre peu à peu dans la folie.
Patinage - Cie Théâtre des Deux Saisons
Vendredi 14 avril | 20h30
Théâtre de Corbeil-Essonnes
22 Rue Félicien Rops - 91100 Corbeil-Essonnes
01 69 22 56 19 | infotheatre@grandparissud.fr